Mon textbook

Ici se trouve les petits textes qui s'écrivent tout seul le soir. Y'a pas grand chose à creuser, mais j'espère qu'ils vous divertiront.



Elle marchait tranquillement, respirant l’air du soir. Offrant ses mains à la chaleur de la lune, se faisant caresser le visage par ses doux rayons argents.

Plus rien ne pouvait lui faire peur à présent, ni la réalité, ni l’imaginaire. Ce soir le disque plein éclairait sa route, elle fermait les yeux de temps en temps, inconsciente de tout ce qui l’entourait.

-          J’arrive, dit elle à personne en particulier.

Elle se figea bientôt, aux abords d’une maison antique. Les volets étaient tous fermés, les murs délabrés, et la porte d’entrée grande ouverte. Un sourire naquit à ses lèvres. Elle reprit sa marche, monta les trois escaliers du perron et passa dans une autre dimension.

Des rires, des éclats de voix, de la vie empli ses oreilles. Elle vit des personnes richement habillées, comme dans l’ancien temps. Certaines femmes étaient masquées, et riaient avec désinvolture. La plupart des hommes étaient saoulent, mais peu lui importait. Elle continua sa promenade à l’intérieur du lieu, riant devant les festivités, bientôt elle eut rejoint la cuisine.
En passant la porte entrebâiller, l’air changea. Les bruits de la fête se tarirent pour donner naissance à des cris et des pleurs.

Elle se cala contre une armoire, observant quelques instants les habitants. Des parents sermonnant leurs enfants. Les petits les yeux baissés, reniflant fortement. Les émotions qui passer à travers les visages n’avait rien de joyeux, entre la peine, la tristesse, la honte. Tout se mélangeait pour former un tourbillon de miasme au sol. Bientôt, elle n’en puit plus.
Reculant doucement pour ne pas être vu, elle quitta ses souvenirs, elle avait déjà eu bien du mal à les vivre, alors pas la peine de les regarder à nouveau.

Elle fit demi tour, et repassa au salon, la fête n’était plus, la famille de la cuisine qui était sienne n’était plus. Et elle qui repartait au dehors sous la brise de la nuit, en repassant la porte, elle ne fut plus.




Je plonge dans ses yeux clairs, une vraie transparence me livre les tréfonds de son regard. Il me happe, m'entoure, m'attire, tout autant qu'il me donne de lui-même en retour. Son âme coule en moi, touchant la mienne, caressant mon être entier durant un si bref instant, que le battement de ma paupière fait voler la magie en éclat.

Déjà il s'éloigne, mais me sourit, me séduit, rapprochant son visage du mien. Mes lèvres aussi se font happées, séduites par leurs vis à vis, je me concentre avec mes faibles moyens pour résister à cette tentation rubis. Je sens ma nuque et mes mains devenir moites, à tel point qu'une mince goutte d'eau escalade mes épaules pour mieux dévaler mes épaules jusqu'à finir par se faufiler entre mes seins.

Cette fois-ci, le sourire envoutant fait place à une mimique affectueuse, la tension qui me faisait frissonner s'estompe, remplacer par une douce chaleur qui se propage de mon nombril jusqu'à mon cœur. Je desserre mes lèvres, répond timidement à son sourire pour mieux me replonger dans ses yeux.
La transparence est toujours présente, son esprit ouvert au mieux, il m'invite dans son antre, me laissant un choix fictif car il sait déjà qu'elle sera ma réponse.

D'elles-mêmes, mes jambes s'actionnent, comblant l'espace qui me sépare de lui, le semblant de contrôle qui me reste me permet de m'arrêter à quelques centimètres à peine de sa peau. Sa chaleur rencontre la mienne, caressant mon corps, l'inondant de sa présence. Mes yeux toujours dans les siens, mon esprit en transe, je sens sans savoir quand il a bougé, sa main un peu râpeuse effleurer ma joue, frôler ma pommette, couvrir ma paupière puis se perdre dans mes cheveux. Il me rapproche encore de lui.

Complètement subjugué, mon ventre collé au sien, nos jambes entremêlé, j'oublie petit à petit le reste de mon corps. Son regard tendre et charmeur me rempli, me satisfait, un soupir s'échappant de mes lèvres entrouverte confirme ma dépendance. Millimètre par millimètre, mon agonie commence, son visage se rapproche enfin du mien. Je me laisse totalement contrôler, heureuse de cet état de fait, tandis qu’une main calé dans ma nuque me pousse à me tendre contre lui, rapprochant mon nez du sien.
Lorsqu'enfin ils s'effleurent, ma drogue se fait plus forte, il se lance dans de doux va et vient de gauche à droite, jouant avec ce touché à peine esquissé.

Quand mes yeux de ferment de tant de douce torture, mes oreilles emplient des battements de mon cœur, capte un doux rire dont le souffle chaud caresse mon cou. Son nez masse mon visage jusqu'à finir par se poser contre mes lèvres, qui d'instinct embrassent cet étranger tant attendu.

Sa présence se retire, ses mains laissent à nouveau passer l'air dans mon dos, mes jambes tremblantes sont à présent seules pour me soutenir, sa chaleur quitte mon ventre pour me laisser seule. Encore quelques secondes de perdues, mes yeux s'ouvrent à la recherche de leurs complices. Un battement de paupière pour vaincre la lumière, sa forme floue me suffit amplement, je me jette dans ses bras, me fond sur lui, capture ses mains des miennes et lèche comme un petit animal les douceurs cerises de son visage.

Des myriades d'étoiles éclatent dans son regards, complétés par des sœurs qui font de même dans mon ventre. D'une voix de petite souris aux abois, je murmure sans y croire.

- S'il te plaît.

Le prince démon prend son air victorieux en me répondant d'une parole chevrotante.

- Avec plaisir.

Alors que son âme coule dans la mienne, il m'offre un baiser et je fonds à mon tour en son être.





Quel sera la mesure du dernier sacrifice. Dépendance latente au fouillis ambiant. Disparait reine du chaos de Vie. Fuite congédié pour l’amour de l’oubli. Organise ton front, la bataille advient. Bientôt sera l’envie de se battre, de s’en sortir pour la Justice. Une fois sera clément, une fois sera serti, une fois sera la Fin.

Orgueil du temps passé, orgueil du temps vaincu. La frime du héros oblige à la rédemption. Vois le service du passage vers le renouveau. Accueil la matière, nouvelle ère de terreur et de passion. Pour la science de la victoire.

Éveil du contact, sens de la victoire, orgueil du renouveau. Effusion et passion, renaître encore de cette Vie qui n’est plus le bon moment. Accepter la mission de contact ambiant.

Se laisser nu à l’adversaire, patient du néant, oubli et mêler toutes ses peurs. Douer de vie et de chagrin, de rire et de lendemain.

Trop dur à voir, sentir, entendre. Trop vive à écouter, attraper, apprendre. En place depuis toujours l’Amour n’est plus rien du Tout.




Devant moi alors que le chemin s’éclaire enfin, des dizaines de portes se dressent, longues, effilées, brunes, peintes ou brutes. Enjolivés ou naturelles, elles me narguent, me tentent, me poussent, m’attirent.
Comme choisir ? Laquelle est vraiment faite pour moi. Mon indécision reprend sa place chéri, s’installe dans mon cœur et mon âme, ravie de retrouver son cocon qu’elle a mit si longtemps à aménager.
Je me braque, me retiens, m’élance et soupire avant d’avoir fait un pas. Les portes valsent devant mes yeux écarquillés, totalement troublés. Les larmes pointent sans vraiment vouloir me soulager, l’envie d’hurler ma peur m’étreint. Devant toutes ses possibilités, je choisis la seule que je connais. Je reste. Figée. Tétanisée. Complètement fermée au jeu de couleurs que la lumière vient à peine de débuter.




Quand le Soleil descend sur la Terre, la Terre se gorge de ses rayons.
Quand la Lune s'élève dans le Ciel, le Ciel s'obscurcit.
Quand l'Homme descend sur Terre, la Terre pleure son sang.
Quand l'Homme monte au ciel, le Soleil et la Lune rejoigne les pleurs de la Terre.




Je me débats
Le monstre enfermé en moi ne demande qu'à user ses griffes et ses dents
Contre les barreaux qui m'emprisonnent
Cette cage intérieure interdisant aux émotions de sortir de mon cœur

J'ai mal de garder tout ca pour moi,
Rien n'est jamais parfait
Rien n'est jamais entier
J'erre dans mon monde infernal
Créer par mon cœur bestial

Qu'on me laisse sortir de mon champs
Que les expressions envahissent mon écran
Aide moi par pitié à avancer
Même si je commence par ramper

Dehors le soleil brule
Il calcine la terre de ses rayons trop fort
Les larmes interdites, reflète la pluie qui manque à tous

J'enrage, j'explose
le monstre s'échauffe

Bientôt, il prendra le dessus
Et rien ne l'arrêtera
Que faire dans ses conditions ?
Le tic tac s'est enclenché
Je vais tous vous tuer.




Mon monde désordonné s'écroule.
Je perds pied et pourtant je continue,
Je me force à regarder autre part.

A présent je me perds dans la foule.
Cela fait si longtemps que je ne t'ai pas vu,
Mais je ne peux compter que sur le hasard.

Sourire et rire, pleure et chagrin,
Des sentiments reviennent.
Poussé à l'extrême.

Ce monde que j'ai tant fui,
Je m'y engage aujourd'hui.
Maintenant, je change de refrain.





Ces dernier temps, plus rien ne me touche. Plus rien ne m'intéresse.
J'erre comme un corps vide dans les salles que je traverse.

Si je ris et que je pleure, c'est que mon barrage cède.

Bientôt les craquelures se fendilleront encore plus,
et la pression de l'eau le fera voler en éclats.

Je ne sais plus où donner de la tête.

Mon esprit n'est plus que brume,
Je pense avoir perdu le combat.





Ne désespère pas, relève la tête.
Bientôt tes yeux verront à nouveau le monde.
Prends par à la fête.
Tu es entouré de bonnes ondes.

Ne t'enfuis pas affronte ta peur.
Tu n'es plus seul je suis là.
Reconstruis-toi mon cœur.
Je serai toujours avec toi.




Remets-toi la solution à tes problèmes. Arrête de te cacher derrières des pensées qui ne t'appartiennent pas.

Regarde enfin le soleil qui se lève, et non pas la lune qui se couche. Souris devant les autres, autant que ton cœur.

Illumine ton monde avec ta lumière, et partage-la autant que tu le peux. Retourne-toi, enlève les mains de ton visage. Mets-toi debout.

Et si avec tout ça tu veux encore abandonner, je ne peux rien faire.





La grisaille descendait du ciel, le soleil n’étant plus assez fort pour lui tenir tête, tandis que je serrais un peu plus mon écharpe autour de mon cou, les épaules tremblantes à cause de l’air humide qui s’infiltrait partout en moi. Je marchais rapidement prenant garde à ne pas glisser sur quelques flaques pernicieuses, en respirant par petit à coup, économisant l’air chaud, vers l’arrêt de bus.

L’après-midi était à peine entamé, le clocher de l’église qui surplombait le village annonça gaiement les 3 heures, mais déjà la nuit grignotait l’horizon, faisant ressortir les ombres et surtout les envies d’un bon feu de cheminée. Je sautillais sur place en attendant mon transport, incapable de m’asseoir sur le banc glacé, sous peine de dire adieu à mes fesses, du moins de manière sensitive et j’aimais sentir où s’arrêtaient mes cuisses. Ne pouvant pas faire grand-chose d’autre, j’étudiais les citoyens qui comme moi attendait, regardant la mère de famille nombreuses, les enfants courant de droite à gauche pleins d’énergie, tandis que la marâtre soufflait à l’idée de devoir marcher en portant les lourds sacs de courses qui l’entouraient à ses pieds.
Je souris pour moi-même, rêvassant à ce qu’aller être ma soirée. Un diner tranquille sur le canapé devant la télé, ou bien sous la couette le livre à la main à dévorer les pages. Mon bus arriva, je continuais mes errances spirituelles, sautant d’une idée à l’autre aussi vite que le paysage défilé derrière les vitres embuées. La chaleur humaine de l’habitacle était étouffante, la différence entre l’en dedans et le dehors faisait frissonner mes bras, tout en me serrant la gorge, mon soulagement à l’idée d’échapper à l’humidité et remplacer par mon besoin de la retrouver.
Mon arrêt, je descendais, frissonnais à nouveau de l’air ambiant frais en trottinant sur le trottoir, les mains bien ancrées dans mes poches, je grimaçais à l’idée de devoir en sortir une pour attraper mes clés. Ma porte me fit face, j’insérais l’instrument et rentra dans mon cocon.

La grisaille s’est réveillé, la pluie fine a commencé à tomber, je la regarde avec délice à travers les fenêtres de ma cuisine en savourant un bon chocolat chaud. Ce soir, même si l’hiver frappe à ma porte, ce sera le printemps chez moi.



Mes doigts caressaient les touches d’ivoires et d’ébènes, l’impact remontant dans ma main jusqu’au poignet. Tantôt vif, tantôt doux, le son répondait à ma demande, remontant l’air à peine chauffé de la pièce. Je préférais garder les yeux entr’ouvert, concentré sur ma musique, encore quelques triolets et le morceau se terminerai.

Prenant une rapide inspiration pour mieux capté ce moment magique où le temps se suspend, j’aplati mes mains sur le clavier, exigeant une dernière fois aux cordes de vibrer. Le silence advient, lourd et léger, attentif et étonné, la plénitude m’attint.

Ce sentiment fut balayé quand le bruissement des applaudissements parvint à mes oreilles, me replongeant dans la réalité de la salle remplie. Mon concert s’achevait, je me levais du tabouret et salua ceux qui avait eu la gentillesse de se déplacer pour me voir. La poursuite plaquée sur mon visage, la foule était floue à mes yeux, mais je savais pouvoir le reconnaître quand même, je connaissais trop bien ses formes pour ne pas le voir. Et pourtant, après avoir parcouru encore et encore le public, en vain, je compris qu’il n’était pas là.

Les larmes qui n’étaient que soulagement, devinrent amères par ma tristesse. Il me l’avait promis et avait failli, mon père manquait à l’appel pour mon premier récital et jamais je ne pourrais oublier cela. Une fois dans les coulisses, mon sourire s’affadit, personne n’était là pour me prendre dans es bras, me tapoter le dos en me félicitant du bout des lèvres. Mon cœur se vida, mes yeux également, tandis que je restais planter contre le mur, attendant telle la petite fille que je fus, que son papa vienne la chercher.




Ses poils se hérissaient de toutes parts. Ses pupilles élargis au maximum, il cherchait avec désespoir d'où venait le danger. Un bruit assourdissant, sourd, comme un vrombissement, arrivé de partout, ne lui laissant aucune chance de trouver d'où le monstre venait.
Il se trouvait terré dans un coin de la pièce, coller contre le mur afin de ne pas se faire attaquer par derrière. C'est de là qu'il le vit, la source du son, étrange et inconnu, indescriptible à son esprit. Mais pire encore, la personne qu'il aimé le plus au monde se faisait suivre, le monstre s'approchant par à coup, tandis que la femme le fuyait à petits pas.

Rassemblant tout son courage, prenant une grande respiration silencieuse, il bloqua son souffle et attaqua, courant le plus vite possible, il fonça vers la source du bruit, mais fit demi tour avant de toucher au but, la chose ayant tourné vers lui à son arrivée.

La femme s'arrêta d'avancer, se retourna et dans un murmure lui dit :

"Ben alors, on a peur de l'aspirateur ? Pauvre petit chaton, tu verras tu vas t'y habituer."
Et elle reparti faire son ménage, dans l'indifférence la plus totale pour le bébé chat.





Tapotant le papier, le stylo à la main, il soupira fortement, une fois de plus. Les notes déjà écrites le narguaient, le tendaient, lui soufflaient mille sœur à les suivre sans qu'aucune ne soient à la hauteur de l'ensemble précédent.

Moralement épuisé, il se retint de tout envoyer valser, sachant par expérience douloureuse que cet accès de rage ferait place au désespoir qui l'habitait en tout temps. Se replongeant dans le travail, il recommença à égréner les notes déjà inscrites, laissant ses mains apprendre la suite des touches par coeur, répétant inlassablement la courte mélodie. Il lui donna vie, la laissé enflée et réduire, descendre puis montée dans les arpèges, lui accordant la visite d'une seconde trame de fond.

Emporté par la musique, l'enchanteur n'oublia pas pour autant de noter les enchainements dans un coin de son esprit, afin de mieux pouvoir les déposer sur papier quand la fougue serait apaisée. Une trille finale, acheva de l'épuiser, il ne peut que reprendre sa plume laisse pour compte, traçant sur les accords de son poignet tremblant, raturant quand il améliorait encore un peu le passage affectif.

La nuit au dehors fit place au soleil couchant, lui intimant l'ordre de  faire de même. N'écoutant rien des conseils du jour, le musicien se réinstalla sur son tabouret, fit front à son piano et reparti dans sa mélodie envoutante, voulant la savourer un peu plus pour lui tout seul, avant de la montrer à la face du monde.